Pièce de théâtre écrite
et mise en scène
par Deborah LEVI

« Zorteils et Solitudes, le syndrome de l’Asperge » est une pièce de théâtre qui raconte l’histoire d’une mère et de son enfant autiste asperger. Leur chemin fait écho à tous les défis que la vie nou présente à un moment de l’existence.

Teaser

UNE INVITATION SENSORIELLE

Plonger dans « Zorteils et Solitudes » est un voyage au cœur de l’autisme, une exploration des méandres de l’expérience humaine à travers un prisme sensoriel et émotionnel. C’est une invitation à ressentir autant qu’à voir et entendre, qui transporte le public dans les montagnes russes émotionnelles de La Mère et L’Enfant.

PUISSANCE DES SENS

L’immersion sensorielle est primordiale dès les premiers instants. L’univers initialement”crypté” devient compréhensible, plongeant les spectateur.ice.s dans les émotions des protagonistes. La sensorialité occupe une place centrale, reflétant les défis de l’autiste face à un monde intense. Les sons, odeurs, textures deviennent des vecteurs des troubles autistiques, créant une expérience authentique. Le Géant, symbolisant les troubles autistique, peine à supporter l’immersion dans un réel qui le malmène. Les sons perçus par L’Enfant/Adolescent sont déformés, plongeant le public dans l’expérience de vie des personnages.

DE L’AUTISME ET DE L’HUMANITÉ

La représentation des personnages dans cette pièce transcende le simple récit pour devenir une symphonie théâtrale explorant les nuances complexes de l’autisme et de l’humanité.

Chaque personnage, du Pantin en aluminium à « Dieux », s’inscrit dans un ballet sensoriel et émotionnel, tissant une trame narrative où le spectateur est invité à plonger au cœur des questionnements existentiels et des tumultes intérieurs.

Symbole de la toute petite enfance et porteur de bruits, LE PANTIN en aluminium cristallise la vulnérabilité de l’autiste Asperger, figé dans des gestes répétitifs et émettant des sons révélateurs d’une hyperstimulation sensorielle. Cette métaphore visuelle, accompagnée de jeux de lumière, pose les fondations d’une expérience immersive où le spectateur peut sentir le poids et la beauté de la différence.

L’ENFANT / L’ADOLESCENT

J’ai choisi qu’un seul comédien interprète le double personnage de L’Enfant/L’Adolescent, mettant en avant deux corporalités distinctes et deux univers lumière. La temporalité de L’Enfant est éclairée différemment de celle de L’Adolescent, illustrant le passage du temps. Le doudou de L’Enfant, tout comme Le Géant, symbolise ce changement, avec une taille plus grande dans l’enfance et des couleurs passées dans l’adolescence. Ce choix renforce la chronologie déconstruite de certaines scènes, parfois éclairées simultanément sur le plateau, comme présenté dans les extraits ultérieurs.
L’ENFANT vit essentiellement au travers des peurs, des phobies et des injonctions du GÉANT, dont il est indissociable. On pourra ressentir que les émotions du GÉANT précèdent voire dictent celles de L’ENFANT. Ils sont indissociables. De même LE GÉANT, omniprésent, demeure une part indissociable de L’ADOLESCENT. Comme son double il le suit et réagit à ses émotions. Ils sont fusionnels et forment un duo.

LE GÉANT, incarnation terrifiée du syndrome autistique, devient le fil conducteur de la pièce. La représentation de sa lutte intérieure entre la toute-puissance perdue et la fureur face à la régression souligne la complexité des émotions que vivent les personnes neuro-atypiques. Ce personnage imposant transcende les barrières du conscient et de l'inconscient, invitant le public à une réflexion profonde sur les défis intérieurs et extérieurs de toute personne touchée par l’altérité.

L’OMBRE, en tant que père absent à la parole métallique, ajoute une dimension familiale et génétique à la pièce. Sa transformation progressive en présence évanescente symbolise le retrait de la société face à l’autisme. L’utilisation symbolique de l’aluminium souligne la transmission génétique de ce handicap, renforçant ainsi les liens familiaux dans le contexte de l’autisme.

LES AUTRES, voix-off, celles des « autres », im-présents à la vie de L’Enfant et de La Mère, deviennent le miroir de l’altérité. Leur incompréhension et leur tendance au rejet reflètent la réalité souvent isolante vécue par les familles de neuro- atypiques. Ces voix-off constituent une toile de fond sociale, éclairant les obstacles et les préjugés auxquels sont confrontées les personnes porteuses d’une différence face au groupe.

Les scènes du quotidien se mêlent à une paraphrase poétique dite par trois personnages intemporels, DIEUX, deux femmes et un homme. Ils évoquent l’universalité des expériences humaines. Intimement liés à la Mère et au Géant, ces personnages expriment, soulignent et questionnent. DIEUX élèvent la pièce vers une dimension philosophique et universelle. Leur paraphrase poétique se met en écho avec les émotions de La Mère et du Géant, reliant l’expérience individuelle à une réflexion plus vaste sur l’existence humaine.

Au centre de ce tableau complexe se trouve LA MÈRE, jonglant entre réalité et création. En tant qu’autrice-metteuse en scène de sa propre vie, elle offre une perspective unique sur les tourments intérieurs liés à l’autisme. Sa résolution personnelle, acceptant sa situation et transformant sa réalité en une force créatrice, résonne comme un appel à l’acceptation et à la transformation personnelle.

Comprendre c’est accepter. Par le biais du diagnostic enfin les troubles, les phobies, les crises font sens. Oui, cet enfant refuse le risque immense qu’il y a à vivre. Car vivre signifie bien qu’à tout moment, on peut mourir. Pire, avant la mort, la douleur, la maladie, nous guettent. La route sera longue encore pour La Mère et L’Enfant qui bientôt devient L’Adolescent mais ils disposeront de plus en plus de clefs pour comprendre, avancer et se frotter au Monde.

De cette histoire, La Mère et L’Adolescent devenu jeune adulte, en sortiront grandis. Et c’est toute la complexité de cette expérience qu’elle souhaitera transcender en écrivant cette pièce.

Je souhaite avec cette pièce offrir bien plus qu’un simple spectacle. L’objectif est de créer une expérience qui explore les aspects profonds de l’humanité. La pièce devient le prisme à travers lequel nous explorons les profondeurs de l’humanité, ouvrant la voie à une compréhension plus profonde et empathique de nos propres défis. Une œuvre qui résonne au-delà des planches, invitant le public à voir et à ressentir au-delà des apparences, toute la richesse et la complexité de l’existence.

NOTA BENE - L’AUTISME ASPERGER

Qu’est-ce qui distingue un autiste dit “lourd” d’un autiste dit “léger”?
L’autiste asperger, souvent hyper-verbal, ne présente pas de retard cognitif ni de déficience motrice, mais il éprouve des troubles sensoriels et affectifs marqués. Pendant la petite enfance, l’autiste asperger vit dans un monde distinct, submergeant son entourage de manifestations liées à ses troubles autistiques. Les signes spécifiques chez le nouveau-né, comme l’intolérance à la séparation de sa mère et la difficulté face aux changements d’environnement, sont reconnaissables. Le bébé asperger a du mal à se différencier de sa mère, la percevant comme une extension de son propre corps
.

-Extrait de la pièce

« Une étoile de mer ne tiendra jamais dans un moule carré… Sauf si le moule lui fait de la place pour qu'elle puisse déployer ses 5 pattes. »


DIEUX

Elle entendait des voix
Et du vent


Du vent elle enfanta, un enfant tout brûlant.
Un enfant comme le feu qui ne connaissait ni
Le repos, ni le temps.

Un enfant si hurlant, qu’après lui
Même le vent,
N’entendait plus la pluie.

Elle entendait des voix,
Et du vent
Un enfant tout en bruits, en mouvements et en cris.

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